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Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/306

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miss Anville, j’ai une grace à vous demander ; c’est de nous marquer mot à mot ce que la vieille Française dira lorsqu’elle saura que tout ceci n’a été qu’un jeu. N’oubliez pas non plus de nous donner des nouvelles de ce gros lourdaud de Dubois ».

Je lui répondis que je ferois mon possible pour le satisfaire ; mais cette commission me déplaît beaucoup, et je m’en acquitterai mal : je ne suis pas faite au métier de rapporteur, et je ne suis guère tentée de me mêler des extravagances du capitaine.

Dès que nous fûmes parties, madame Duval exprima son contentement dans un monologue que je vais vous transcrire : « Dieu soit loué, m’en voici dehors ! Quel séjour que ce Howard-Grove ! Non, jamais je n’y retournerai ! trop heureuse d’en être échappée saine et sauve ; car depuis le moment où j’ai mis les pieds dans cette maison, il n’y a sorte de guignon que je n’aie éprouvé. D’ailleurs, c’est bien l’endroit le plus triste qui puisse exister dans toute la chrétienté ; nul divertissement, nuls plaisirs ».

À cette exclamation succédèrent des plaintes amères sur le sort de M. Dubois ;