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Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/319

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connu mylord Orville, — lui avoir parlé, — avoir dansé avec lui ; — cela me paroît aujourd’hui une illusion de roman, et cette politesse élégante, ces attentions, cette délicatesse du grand monde qui le distinguoient si avantageusement entre tous les autres hommes, et qui nous remplissoient d’estime et d’admiration pour lui ; tout ce souvenir semble convenir à un être idéal créé par mon imagination, plutôt qu’à l’espèce de gens avec laquelle je suis condamnée à vivre dans ce moment-ci.

Je n’ai aucune nouvelle à vous marquer ; la lettre que j’ai écrite à madame Mirvan renferme déjà ce que j’avois à dire de madame Duval, et les aventures particulières me manquent entièrement à ma grande satisfaction : dans ma situation actuelle, je n’ai point d’autre vœu à faire que de demeurer tranquille, et inconnue.

Adieu, ma chère amie ; excusez le sérieux de cette lettre, et croyez-moi toujours, &c.

Évelina Anville.