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Page:Burney - Evelina T1 1797 Maradan.djvu/362

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l’écot. Madame Duval ne voulut point s’exposer dans la foule sans cavalier, et je refusai également.

« Sans doute par la même raison », reprit miss Polly, en jetant un regard significatif sur M. Smith.

Ce fut uniquement pour ne pas flatter la vanité de ce dernier, que je demandai à madame Duval la permission de la quitter pour un instant : elle me l’accorda sans peine, et nous convînmes que nous la rejoindrions dans la salle.

Je fus d’avis de nous y rendre d’abord ; mais les demoiselles furent d’avis qu’il falloit auparavant nous divertir encore un peu : avec cela, elles parloient si haut et rioient avec si peu de ménagement, qu’elles attirèrent tous les regards sur nous.

« Il faudroit, reprit l’aînée, que nous fissions un tour dans les allées sombres ».

« L’idée est bien trouvée, ajouta sa sœur ; nous nous y cacherons, et M. Brown croira que nous sommes égarées ».

Je leur fis sentir toute l’incongruité de ce projet, qui d’ailleurs nous exposoit à ne pas retrouver notre coterie du reste de la soirée. Mes représentations furent inutiles, et miss Branghton me fit même entendre que je serois apparemment mal