Aller au contenu

Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/106

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Ne craignez pas, ma très-chère Évelina, de vous ouvrir à moi ; parlez-moi à cœur ouvert : — je vous promets une pleine indulgence pour tout ce que vous me confierez. Avouez-moi donc quel est le sujet qui nous afflige réciproquement : qui sait si je n’aurai pas à vous donner des conseils qui puissent adoucir vos maux » ?

« Vous êtes trop bon, monsieur ; mais, en vérité, je ne vous comprends pas ».

« Je sens, ma chère, qu’il vous en coûte de vous expliquer ; je vais voir si je puis attraper votre secret en devinant ».

« Monsieur, la chose est impossible. Personne ne devineroit, ne s’imagineroit jamais… ». Je m’interrompis brusquement ; car je remarquai que, par ce qui m’étoit échappé, j’étois convenue qu’il existait un secret à deviner ; heureusement que M. Villars ne prit pas garde à ma bévue.

« Mais que j’essaie du moins ; peut-être suis-je meilleur devin que vous ne pensez ; et, si j’en crois les probabilités, je vous assure, ma chère, que je ne suis pas fort éloigné du but. — Ah çà, sois de bonne foi, mon enfant, et parle moi sans réserve. — N’est-il pas vrai qu’après