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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/126

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que non. Nous y étions précisément arrivés, et je pus enfin terminer cet entretien, si toutefois il est permis d’appeler ainsi une suite de questions sans liaison et sans intérêt.

J’échappai aux importunités de ce gentilhomme, graces à madame Selwyn, qui avoit joint une nombreuse société de dames : deux d’entr’elles me ramenèrent. Le lord eut la curiosité de nous suivre de loin jusqu’à la porte de nos appartemens.

Madame Selwyn étoit impatiente de savoir par quel hasard j’avois fait la connoissance d’un homme dont les manières annonçoient un libertin déterminé ; je ne fus point en état de la satisfaire, puisque j’ignore même le nom du lord. Elle continua ses recherches d’un autre côté, et nous recueillîmes, dans l’après-dînée, des informations détaillées, par le canal du sieur Ridgeway, notre apothicaire.

Comme cet inconnu se distingue particulièrement par la hauteur de sa taille, nous n’eûmes pas beaucoup de peine à le dépeindre. M. Ridgeway nous rapporta qu’il s’appeloit mylord Merton ; que, parvenu depuis peu à ce titre, il avoit déjà dissipé plus de la moitié de sa fortune ; qu’au reste, grand amateur du