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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/157

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proposition, ne fût-ce que par compassion. D’ailleurs, on est toujours sûr de trouver du monde chez elle ; et tant de sots et de fats qui s’y assemblent fournissent du moins matière à railler ; cela m’amuse.

L’état actuel de ma santé, ne m’astreignant plus au voisinage de la fontaine, je fus dans la nécessité de me soumettre à la volonté de madame Selwyn, et dès demain nous comptons nous établir à Clifton-Hill.

Cet arrangement ne me convient pas trop, et quoique je sois sensible aux attentions obligeantes de mylord Orville, il m’en coûtera pourtant de vivre avec tant d’autres créatures qui se croient autorisées à me traiter avec l’indifférence la plus marquée. D’ailleurs, il est possible que je doive les politesses du lord à une généreuse pitié que lui inspire ma situation actuelle ; et qui sait s’il tiendra bon pendant toute une semaine !

Depuis mon départ de Berry-Hill, j’ai souvent desiré d’avoir madame Mirvan avec moi. Ce n’est pas que j’aie à me plaindre de madame Selwyn ; elle a des égards pour moi, et nous sommes ensemble sur un pied familier. J’avoue cependant qu’avec un petit effort elle