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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/187

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Orville devoit être décisive. Un homme tel que vous me le dépeignez ne pouvoit manquer d’exciter votre admiration, et l’effet en devenoit d’autant plus dangereux, que le lord me semble se douter aussi peu du pouvoir qu’il a sur vous, que vous ne vous doutez vous-même de votre foiblesse ; de-là cette sécurité sur laquelle vous vous fondez ; de-là cette complaisance avec laquelle vous disculpez Orville.

À votre âge, ma chère, et avec votre vivacité, on néglige souvent d’être sur ses gardes, on ne réfléchit pas aux conséquences ; dès-lors l’imagination s’égare, et la voix de la raison n’est plus assez forte pour la tenir en bride. C’est votre cas, mon Évelina ; observez, je vous prie, la marche rapide que vous avez suivie. Vous voyez mylord Orville au bal, et il est le plus aimable des hommes ; vous le rencontrez une seconde fois, et il a toutes les vertus.

Ce n’est pas que je prétende attaquer le mérite de mylord Orville ; au contraire, à l’exception d’une seule circonstance, qui reste encore à éclaircir, je crois que c’est avec justice que vous avez pris une idée favorable de son caractère : seulement je remarquerai que