Aller au contenu

Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/22

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

M. Tom ; il ne faut jamais trahir les secrets des dames : laissez-le parler, miss Biddy, il ne sait ce qu’il dit ».

M. Branghton. « Cependant je suis sûr que Bid donneroit le bout de son petit doigt pour être de ce bal ; mais M. Smith préfère la cousine, et en cela tout le monde sera de son avis ».

Pendant que miss Branghton ripostoit aux sorties de son frère par une réponse des plus vives, M. Smith me dit à l’oreille : « Comment pouvez-vous, madame, avoir assez de cruauté pour être plus belle que vos cousines ? Peut-on, en effet, les regarder en votre présence » ?

« Ne croyez pas ce qu’il vous conte, s’écria le jeune Branghton : c’est un méchant homme, et je vous réponds qu’il ne vous épousera point ; car il m’a protesté plus d’une fois qu’il ne se marieroit jamais. D’ailleurs, s’il en avoit eu envie, Bid l’auroit soufflé il y a long-temps, et l’auroit remercié par-dessus le marché ».

« Allons, Tom, reprit M. Smith, point d’indiscrétion ; vous me mettrez mal avec ces dames : cependant si jamais je me mariois, ce seroit avec votre cousine ».