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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/283

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pour le présent ; la tâche d’ailleurs seroit trop pénible ».

« Jusqu’à quand me garderez-vous, miss, cette cruelle réserve ? quand commencerez-vous à m’honorer de la confiance que vous avez daigné me promettre » ?

« Soyez sûr, mylord, que ma réserve n’est point affectée ; mes affaires sont dans une situation des plus embrouillées ; le récit en est long et tragique. — Si cependant, mylord, un court délai vous faisoit de la peine — ».

« Pardonnez, adorable miss Anville, mon impatience ; — vous ne me direz rien de ce que vous souhaiterez me cacher ; — j’attendrai tranquillement votre confidence : — seulement j’espère de votre bonté que vous ne me laisserez pas languir trop long-temps ».

« Je ne prétends pas, mylord, vous cacher mes secrets, il ne s’agit que de reculer cette explication ».

Orville voyant que j’étois résolue à lui refuser la permission de m’accompagner à Londres, me pria de lui accorder celle de m’écrire ; il ajouta qu’il osoit se flatter que j’honorerois ses lettres d’un mot de réponse.

Le souvenir des deux lettres que nous