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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/292

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même, vous n’étiez déjà assez malheureux, comment pourrois-je vous pardonner une ruse qui a été pour moi une source de chagrins ?

Son départ subit causa une surprise générale.

« Voilà une conduite des plus extraordinaires », s’écria madame Beaumont.

« En vérité, ajouta lady Louise, je n’ai rien vu de pareil ; — cela est horrible, — cet homme a perdu la tête. — Il m’a tout effrayée » !

Bientôt après, madame Selwyn nous amena mylord Merton. Elle me demanda un almanach ; je n’en avois point à lui offrir : « Qui donc peut m’en donner » ?

M. Coverley. « Ce ne sera pas moi, du moins ; je serois fâché de promener dans ma poche un contrôleur du temps : j’aimerois tout autant passer ma journée devant une pendule ».

Madame Selwyn. « Vous avez raison de ne pas prendre garde au temps ; vous risqueriez qu’il vous reprochât, malgré vous, l’emploi que vous en avez fait ».

M. Coverley. « Ah ! madame, si le temps ne se met pas plus en peine de moi que je ne me soucie de lui, je puis défier pour bien des années la vieillesse et