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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/298

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connoissances. Or, d’après ce principe, on auroit de la peine peut-être à vous satisfaire, tous tant que vous êtes ; je ne vois qu’une seule ressource pour vous, et c’est, si je ne me trompe, l’hôpital des fous de Swift ».

Combien d’ennemis cette dame ne s’attire-t-elle pas par son goût démesuré pour la satire ! Mylord Merton lui répondit par quelques coups de sifflets, M. Coverley fredonna un air, et M. Lovel, après s’être mordu les lèvres, ne put s’empêcher de dire : « Que si madame Selwyn n’étoit pas d’un sexe à qui l’on doit des ménagemens, il seroit tenté d’avouer que son extrême sévérité devient par fois un peu grossière ».

Un domestique annonça une visite à lady Louise, cérémonial qu’elle exige scrupuleusement ; je saisis cette occasion pour me glisser hors de la chambre ; et n’osant plus aller au jardin après les propos que j’avois entendu tenir à madame Selwyn, je me rendis droit à la salle des visites.

On y conduisit bientôt après M. Macartney, qui étoit venu demander mylord Orville ; il se réjouit beaucoup de me trouver seule, et il m’avoua qu’il ne s’étoit servi de ce prétexte que pour se