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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/303

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« Tranquillisez-vous, mylord, mon voyage sera différé ; M. Macartney m’a annoncé des nouvelles qui le rendent maintenant inutile ».

« M. Macartney paroît avoir beaucoup de pouvoir sur votre esprit ; mais, si je ne me trompe, il est bien jeune pour être votre conseiller ».

« Est-il possible, mylord, que M. Macartney puisse vous donner le moindre ombrage » ?

« Je reconnois et j’admire, très-chère miss Anville, la pureté de vos sentimens. Votre cœur est au-dessus de tout ce qui s’appelle artifice ; il ne connoît pas même les soupçons. Ce seroit vous faire injustice, ce seroit me la faire à moi-même, que de douter un instant de cette bonté qui vous a captivé pour jamais mon estime. — Et, malgré cela, me pardonnerez-vous si j’avoue que je suis un peu surpris, — peut-être même alarmé de ces fréquentes visites d’un jeune homme de l’âge de M. Macartney » ?

« Mylord, il est aisé de me justifier ; ce M. Macartney est mon frère ».

« Votre frère ! vous m’étonnez ! Et par quelle singulière idée faites-vous un mystère de sa parenté » ?