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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/315

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tre, un peu de Don-Quichotisme, sans quoi vos délais pourroient tourner à votre plus grand désavantage ! Mylord Orville m’a paru aussi romanesque, que s’il fût né et élevé à Berry-Hill ».

Elle me proposa ensuite un expédient dont elle se promet beaucoup d’effet, c’est que je l’accompagne dans la visite qu’elle doit faire demain matin à mon père.

L’idée seule de cette entrevue me fit trembler, mais madame Selwyn m’en représenta la nécessité absolue ; elle est d’avis qu’il convient de pousser cette malheureuse affaire avec vigueur, ou d’y renoncer entièrement. La force de ses raisons m’entraîna, et je me crus obligée de souscrire à sa volonté.

Vers le soir nous avons fait un tour de promenade dans le jardin ; mylord Orville ne me quitta pas plus que mon ombre ; il me dit qu’enfin on l’avoit mis au fait des détails que je lui ai cachés jusqu’ici ; qu’il étoit bien aise d’être tiré d’une incertitude qui l’avoit beaucoup tourmenté, mais qu’il n’en étoit pas moins inquiet pour mon repos. Je l’informai aussi du plan que madame Selwyn a projeté pour demain matin, et je lui avouai combien j’en redoutois l’exécu-