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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/357

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point, — et ce qui est bien plus, — qu’il étoit loin de rendre justice à votre mérite.

» Telle étoit l’idée que j’avois prise de ses sentimens, lorsque j’eus l’occasion d’intercepter la lettre que vous lui aviez destinée. Je ne prétends pas faire l’apologie des moyens que j’ai mis en usage pour me la procurer, ni pallier la liberté que je me suis permise d’en rompre le cachet ; — je n’écoutois que mon excessive curiosité, il m’importoit de savoir dans quels termes vous étiez avec lui.

» Cependant la lettre fut entièrement inintelligible pour moi ; son contenu ne fit qu’augmenter mon embarras.

» Je n’étois pas homme à rester tranquillement dans l’incertitude, et je résolus d’éclaircir mes doutes, à tout hasard ; je pris donc le parti de vous faire réponse au nom de mylord Orville.

» Je ne veux point vous déguiser les motifs qui m’ont décidé, quoique je prévoie que, par cet aveu, j’achèverai d’encourir votre disgrace.

» En un mot, je supprimai votre lettre, pour ne pas donner à mylord Orville une nouvelle preuve de vos talens ; et je vous écrivis dans un style qui me paroissoit