Aller au contenu

Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/391

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pas d’abord la force de la lire jusqu’au bout. — Votre consentement accordé avec tant de bonté, et en même temps d’une manière aussi solennelle, — la tendresse de vos expressions, — la certitude de ne plus rencontrer d’obstacles dans mon heureuse union avec l’amant chéri de mon cœur ; — toutes ces considérations se présentèrent vivement à mon esprit, — je sentis mon bonheur : mais ma joie étoit trop complète pour ne pas être agitée. Je versai des larmes de reconnoissance et de plaisir, et je remis ma lecture à un moment plus tranquille. En attendant, mylord Orville étoit impatient d’apprendre ce que vous m’écriviez ; il m’eût été difficile de le satisfaire, et, pour ne lui laisser rien à desirer, je lui remis votre lettre.

Il a été touché, comme moi, de vos bontés ; il a baisé votre signature, et en me serrant tendrement la main : « Oh ! mon Évelina, m’a-t-il dit, il est donc vrai que vous m’appartenez pour la vie : ah ! si vous pouviez comprendre toute l’étendue de ma félicité ; je sais l’apprécier, mais je n’essaierai point de vous exprimer ce que je sens ». J’aurois dû lui répondre, mais je ne le pus, et même je n’ai plus parlé de toute la