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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/71

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qu’elle donne contre la voiture, et brise une des roues. Pour comble de malheur, la glace étoit levée : je n’y avois pas fait attention ; et en voulant ouvrir la portière, j’y tombe à pleine tête, et j’en ai reçu, comme vous voyez, une blessure au front ».

Je m’embarrassai peu dans ce moment-ci de la blessure de M. Branghton, et je ne pensai qu’à écouter la fin de ce récit ; il continua en ces termes : « Nous fûmes tous capots, comme vous pouvez croire ; et le cocher prétendoit qu’il n’étoit pas en état de reconduire le carrosse à Kensington. Que faire ? Les domestiques partirent pour informer leur maître de ce qui s’étoit passé ; et mon père, craignant le ressentiment de mylord Orville, m’y a envoyé ce matin pour lui faire nos excuses. Les laquais m’avoient enseigné sa demeure, et je me suis rendu chez lui au quarré de Barkeley. La belle maison ! J’étois embarrassé de paroître devant un seigneur, et j’avois préparé d’avance un beau compliment : ses domestiques ne voulurent point m’annoncer ; ils me dirent que leur maître étoit occupé. J’allois m’en retourner, quand j’imaginai un expédient qui me réussit à merveille ; je