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Page:Burney - Evelina T2 1797 Maradan.djvu/91

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verrai prendre votre réponse, est chargé de me l’apporter en poste. Je l’attendrai avec une impatience que rien ne peut égaler, si ce n’est de vous assurer de vive voix combien je suis, ma belle enfant,

Votre sincère admirateur,
Orville.

Quelle lettre ! chaque ligne est un outrage. Vous savez, ma chère amie, en quels termes je lui ai écrit ; méritois-je une telle réponse ? Ce qui m’humilie le plus, c’est de m’être attiré volontairement cet affront. Mon intention n’étoit que de lui faire une simple excuse : je croyois la lui devoir, je croyois la devoir à moi-même ; et à en juger par sa lettre, ne diroit-on pas que la mienne contenoit l’aveu de sentimens propres à exciter son mépris ?

Je me retirai dans ma chambre, au moment où la lettre me fut rendue ; je la parcourus rapidement, et, je l’avoue, elle me fit plaisir. Incapable de soupçonner une incongruité de la part de mylord Orville, je n’observai pas d’abord ce que sa réponse renferme de choquant ;