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Page:Burnouf - La Science des religions.djvu/145

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siaques et védiques, ou, pour parler plus exactement, du sud-ouest de l’Asie et des vallées de l’Oxus, ont été continuellement traversés par trois systèmes philosophiques, celui de la création, celui de l’émanation et l’athéisme.

Par la négation absolue, non seulement de Dieu, mais encore de tout objet spirituel, l’athéisme n’a jamais exercé aucune influence sur les dogmes religieux, ne s’y est mêlé dans aucune proportion et n’a modifié en rien ni l’idée de Dieu, ni le rite.

C’est une doctrine négative constamment repoussée dans les sociétés religieuses où elle s’est fait jour.

Il n’en est pas de même des deux autres systèmes philosophiques, celui de la création et le panthéisme. L’un et l’autre ont suffi pour animer de grandes religions, dans le sein desquelles il se sont librement développés. De plus, comme ils ne sont pas de tout point incompatibles, l’histoire nous montre d’une part des religions fondées sur le système de la création, vivifiées dans quelques-unes de leurs parties par des doctrines empruntées à des systèmes panthéistes, et de l’autre des peuples entiers, qui avaient été nourris dans une religion panthéiste, recevant du dehors des doctrines issues de l’idée de création. Ainsi, non seulement les religions successives se sont en partie fondues les unes dans les autres ; mais de plus les deux grandes voies qu’elles ont suivies ont eu des points de rencontre où leurs systèmes métaphysiques se sont rapprochés.

La science a constaté que la tendance originelle des peuples âryens est le panthéisme, tandis que le monothéisme est la doctrine constante des populations sémitiques. Voilà les deux grands lits où coulent les deux fleuves sacrés de l’humanité. Mais les faits nous montrent, en Occident, des peuples d’origine âryenne en quelque sorte sémitisés dans le christianisme : toute