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Page:Burnouf - La Science des religions.djvu/52

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Mount. Quoique ces dieux ne fussent au fond que des abstractions et non des forces vivantes, on s’efforça de donner à Amoun une vertu productrice. Dieu très-haut manifesté dans le Soleil, il eut trois épouses, Amount, Mout, (la mère) appelée aussi Mat-net ou Hathor, et Apé. Et l’on forma la triade suprême Amoun, Mout et Khonsou, père, mère et fils. Celui-ci fut un dieu lunaire et eut en même temps, comme exorciste, prophète et médecin, des fonctions analogues à celles d’Apollon.

Une fois dégagé, si incomplètement que ce fût, Amoun-râ, dieu des gens instruits, laissa subsister bien bas au dessous de lui les dieux populaires et ne fit que déprimer le polythéisme sans l’amoindrir. Durant cette période, qui fut celle des Séti et des Ramsès, le commerce et la guerre attirèrent en Égypte des hommes de plusieurs nations, qui amenèrent avec eux leurs divinités. Ainsi les Syriens et les Cananéens, peuples du voisinage, arrivèrent en grand nombre et introduisirent Kédesh, Ken, Reshpou, Astarté, Anata, dont les noms se lisent dans les inscriptions hiéroglyphiques du temps de Séti Ier. En même temps toute la religion prit un caractère moraliste.

Ce double mouvement était complet quand, d’après la légende, les Hébreux sortirent d’Égypte sous la conduite de Moïse.

C’est à cette époque qu’il faut s’arrêter pour apprécier ce qui peut revenir en propre à l’Égypte dans le développement général des religions. Car, à partir de ce temps, elle est envahie par des idées étrangères qu’y apportent les conquérants, Ce sont tour à tour les Assyriens, les Perses avec Cambyse et Darius, les Grecs sous Alexandre et les Ptolémées. L’Égypte devint un vaste Panthéon, où toutes les religions venaient enseigner leurs doctrines et célébrer leurs cérémonies.

La part de l’Égypte doit être cherchée dans l’idée