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Page:Burnouf - La Science des religions.djvu/72

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si l’on n’en cherchait l’origine et la signification dans le Vêda. Au contraire, les Aryas du sud-est, depuis leur arrivée dans l’Inde jusqu’à la propagation du bouddhisme, ont vécu séparés de l’Occident.

La chaîne de montagnes qui, vers le noyau central des monts d’Asie, se détache du grand diaphragme de Dicéarque et qui descend vers le sud jusqu’à la mer, sépare le bassin de l’Indus des provinces occidentales. Au nord, l’Himalaya présente une barrière infranchissable. Le seul passage qui permette de communiquer par terre de l’Inde en Occident se trouve vers Attock et débouche dans le bassin de l’Oxus. C’est par là que les Aryas des temps védiques étaient descendus sur l’Indus (la Sindhu des hymnes). Par mer, les plus anciennes relations connues de leurs descendants avec les Sémites datent des rois hébreux antérieurs au schisme des dix tribus et sont postérieures à Rama, le héros légendaire de l’une des grandes épopées brahmaniques. Ces relations étaient exclusivement commerciales, et, selon toute vraisemblance, ne pénétraient pas au delà des rivages de la terre ferme et de l’île de Ceylan.

Il y a dans les religions indiennes, à côté des doctrines, un ensemble de rites dont le fond est toujours le même et dont les parties accessoires varient selon la personne divine à laquelle ils s’adressent. Ces rites secondaires ont apparu avec les divinités nouvelles : ainsi, la secte qui adore Krishna suit un rituel qui s’éloigne beaucoup du civaïsme et du culte sévère des adorateurs de Vishnou. Mais outre ces rites secondaires, il y a dans l’Inde certains rites fondamentaux et primitifs fondés sur le Vêda. L’autel, le feu qui y brûle, le pain sacré et la liqueur spiritueuse du sôma, que le prêtre consomme après les avoir offerts à la divinité, la prière qu’il chante et qui est toujours une rogation où les biens physiques et moraux sont demandés, tous ces éléments du culte