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Page:Buscailhon - Du charbon chez nos principaux animaux domestiques.djvu/13

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aussi fâcheuse que celle des marais ordinaires. D’un autre côté, la Sologne n’est pas éloignée de la Beauce, et il pourrait bien se faire que l’effluve soit transportée dans cette dernière, par les vents et autres variations atmosphériques ; agissant alors sur des animaux de race et de constitution différentes, elle produirait le charbon, tandis qu’elle ne produit que l’hydroémie dans la Sologne où les conditions d’existence sont essentiellement opposées.

Ce que nous avons pu dire jusqu’ici parait un peu absolu, mais nous ne serons pas assez exclusifs pour bannir les autres causes productrices de la maladie. Somme toute, nous raisonnons sur des hypothèses, et une ressemblance n’est pas une identité.

Que la maladie soit due à un germe, à un virus, peu importe, nous l’ignorons, mais cet être pourrait bien avoir son habitat dans la matière organique du miasme effluvien, si toutefois il ne le constituait pas réellement. Nous avons cherché à le prouver. Examinons maintenant les conditions qui font varier la formation de l’effluve et les circonstances dans lesquelles la maladie se montre. C’est d’ordinaire dans les saisons les plus chaudes que leur développement se fait en plus grande quantité ; en effet, n’est-ce pas dans les mois d’août, septembre que la maladie sévit avec le plus d’intensité, et ne peut-on poser en principe que « la gravité de la maladie est en raison directe de l’élévation de température ? » C’est à ces époques où les marais ne sont qu’à demi-submergés, que les matières qu’ils renferment entrent en fermentation, et ce dessèchement étant dû à de fortes chaleurs, l’on peut dire que le nombre de malades marche de pair avec l’élévation de la température. Donc le développement des effluves correspond au degré de sécheresse de l’atmosphère, il est retardé par son degré d’humidité.