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Page:Buscailhon - Du charbon chez nos principaux animaux domestiques.djvu/24

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en cinq, six, dix minutes ; son apparition subite surprend beaucoup de vétérinaires ; quelques-uns même se laissent tromper à la seule inspection de l’animal, qui paraît jouir d’une bonne santé ; mais un examen attentif fait supposer qu’il se passe quelque chose d’insolite chez lui.

Mais ces signes caractéristiques ne le sont pas assez, cependant pour établir un diagnostic certain ; aussi quelques praticiens du Midi se basent-ils constamment sur les suivants : « On présente des fourrages à l’animal, il s’en empare subitement, mais il les dédaigne et ne les regarde même pas ; au bout de quelques minutes, s’il rumine on remarque qu’au lieu de donner cinquante à soixante coups de dents au bol alimentaire, il ne le mâche tout au plus que huit ou dix fois ; les poils sont hérissés, le pouls est petit, fébrile, et on entend un léger craquement en doublant la peau. » (Citation orale de M. Cauvet.)

D’autres fois la maladie se montre par accès plus ou moins violents qui ne reviennent que toutes les quatre ou cinq heures ; ils emportent souvent le malade, ou bien leur marche est décroissante, et il y a guérison.

Il ne faudrait pas cependant se laisser tromper par l’état tranquille de l’animal dans les rémissions ; on reconnaîtra toujours une espèce de stupeur, de somnolence ; il semble vivre de la vie intérieure sans s’occuper de ce qui se passe autour de lui. Les muqueuses sont un peu pâles, violacées, l’engorgement des ganglions persiste, et si on reste à ses côtés, un nouvel accès ne tardera pas à paraître. Les mêmes phénomènes se représentent, accompagnés souvent de grincements de dents, de symptômes vertigineux ; l’animal piétine le sol, lance des coups de pieds, se rue sur les corps environnants, et tombe épuisé ou paralysé du train postérieur.