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Page:Busoni - Chefs-d’œuvre poétiques des dames françaises, 1841.djvu/212

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Me livrer pour jamais aux douceurs du sommeil.
Je ne me verrai plus, par un triste réveil,
Exposée à sentir les tourments de la vie.
Mortels, qui commencez ici-bas votre cours,
Je ne vous porte point envie :
Votre sort ne vaut pas le dernier de mes jours.
Viens, favorable mort, viens briser des liens
Qui, malgré moi, m’attachoient à la vie.
Frappe ! seconde mon envie :
Ne plus souffrir est le plus grand des biens.
Dans ce long avenir j’entre l’esprit tranquille.
Pourquoi ce dernier pas est-il tant redouté ?
Du maître des humains l’éternelle bonté
Des malheureux mortels est le plus sûr asile.




Menage dit que l’on croyait que tout ce qu’il y avait de supportable dans les opéras de Quinault était dû à mademoiselle Serment, que ce poète voyait fréquemment. Quinault la consultait en tout et ne publiait rien qu’elle n’en fût satisfaite. C’est pourquoi dans le temps où il s’engagea à fournir à Lulli un opéra tous les ans, on fit les vers suivants, qui se trouvent dans le Menagiana :

Qu’un honnête homme, une fois en sa vie,
Fasse un sonnet, une ode, une élégie,
Je le croy bien .
Mais que l’on ait la tête bien rassise
Quand on en fait métier et marchandise,
Je n’en croy rien.