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Page:Busoni - Chefs-d’œuvre poétiques des dames françaises, 1841.djvu/272

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Loin de l’objet de ses ardeurs,
Le cruel fardeau que la vie !
Évite de pareils malheurs,
Ne quitte jamais ton amie.


CHANSON.


Dans les premiers jours de ma vie,
Je courus après le bonheur ;
Mais le chercher, quelle folie !
Penser le trouver, quelle erreur !
Je croyais aux amis fidèles,
Aux amants tendres et constants ;
Dans ces illusions cruelles,
J’ai vu s’écouler mon printems.

Pour attraper une chimère,
J’ai perdu les plus beaux instants ;
Avec une douleur amère,
Je vois s’approcher mes trente ans
Ici, point de pas rétrograde ;
Rien n’arrête le cours du tems :
En arrière en vain l’on regarde,
On ne revoit plus son printems.

Tous les matins dans une glace
Je cherche encore ma beauté ;
Mais chaque jour elle s’efface,
Et mon cœur en est attristé.
Ô Raison : prête-moi tes armes ;
Fais-moi briller par les talents,
Quand viendront à périr ces charmes,
Vaine gloire de mon printems.