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de la Croix-Rouge italienne, concernant la création, sous le contrôle de la Société des Nations, d’une « Fédération mutuelle des États, en vue de porter secours aux peuples frappés par des calamités ». Ce projet est indépendant des revendications des hommes qui ne veulent plus servir dans les armées et ne mentionne pas leur existence.

D’autre part, au cours de la campagne qui se poursuit actuellement en Suisse, le Dr Bolle, conseiller national, adversaire d’un service civil créé sur une base, purement nationale, a proposé de mettre les réfractaires pour motifs de conscience, de tous les pays, à la disposition de la Société des Nations, pour que celle-ci utilise leur travail.

Il suffirait, on le voit, de combiner ces deux propositions formulées indépendamment l’une de l’autre, par deux hommes également compétents et pondérés, pour réaliser le Service International que nous demandons.

On a proposé aussi l’institution d’un contrôle exercé par la Société des Nations pour que le transfert graduel des effectifs du service militaire au service civil s’opère, dans les différents pays, sans modifier l’importance relative des forces militaires maintenues. Le principe de cette proposition, entièrement indépendante de celles de MM. Ciraolo et Bolle, émane des partisans d’une « Association internationale pour le désarmement volontaire », qui prit son origine en Allemagne. Ce désarmement partiel et proportionnel, analogue à celui qui a été réalisé pour les forces navales par l’accord de Washington, serait probablement d’une réalisation plus facile et plus naturelle, s’il était combiné avec la tâche positive de créer un service d’entr’aide internationale. Rappelons d’ailleurs que plusieurs nations n’ont pas craint d’introduire le service civil isolément et sans attendre l’action simultanée des autres pays.

Ces propositions doivent être mentionnées ici, car elles révèlent dans des pays et des milieux différents l’existence d’un courant portant déjà directement vers le but que nous avons en vue et elles indiquent peut-être la meilleure méthode pour instituer le service civil international.

Ce service devrait constituer un organisme aussi autonome que possible. Il pourrait occuper un jour une situation analogue à celle du Bureau International du Travail et se juxtaposer à cet auxiliaire précieux de la vie économique des peuples, en le complétant par un service d’entr’aide directe.

En nous basant sur les considérations qui précèdent, nous proposons donc la création d’un groupe d’Action internationale pour le Service civil et l’Entr’aide, ayant pour but :

1o D’appuyer de toute manière, dans tous les pays, le transfert officiel des réfractaires pour motifs de conscience, du service militaire à un service civil utilisant loyalement leurs efforts pour une œuvre de construction et de paix.