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Page:Cérésole - En vue de l’Himalaya.djvu/148

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cette réception en même temps solennelle et amicale s’adressent tout simplement et directement à nous. Et ce qui est beaucoup plus impressionnant que la tente et les fauteuils et les rafraîchissements et même les oriflammes le long des chemins, c’est l’énorme travail qui a déjà été fait ici — exactement dans notre ligne et dont Shah Umair affectueusement paraît nous faire hommage.

Cela tient du rêve. Vous voyez ça : trimer pendant six mois à travers chaleur, chaleur et poussière, poussière, pour arriver à cinquante maisons sur mille cinq cents, en se disant que peut-être, si tout va bien, les mille autres suivront dans un ou deux ans.

Et, à ce moment, se trouver transporté, en marge de son itinéraire régulier, par un « génie », chauffeur d’automobile, auprès de son maître musulman à barbe noire, au milieu de sa cour, qui d’abord vous offre un grand verre de grenadine glacée, et ensuite vous dit positivement, ou à peu près : « Merci, cher hôte, d’avoir si bien terminé ces cinq cents maisons, et merci d’arriver encore en temps utile pour parachever quelques petites formalités. On a construit un peu inconsidérément et sans l’autorisation de l’administration sur quelques petites parcelles, ; en outre, il faudrait une nouvelle passerelle sur le canal. Il serait bon de parler au « commissionner » pour arranger tout cela. » Trouver ça, vous m’avouerez que c’est hallucinant, d’autant plus que voilà Schenker et sa barbe suisse — et non pas Bagdad et les mille et une nuits — et Joe, avec ses lunettes du Yorkshire, qui prouvent que ce n’est pas un rêve.

Sérieusement, quand, après les rafraîchissements, Shah Umair nous fait faire en détail l’inspection de sa nouvelle petite ville, spacieuse, admirablement arrangée, et qu’il a