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Page:César - Au moulin de la mort, 1892.djvu/102

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Quelquefois, ils s’absentent un ou deux jours et ne rentrent jamais que la nuit, de sorte que j’ignore où ils ont été et ce qu’ils rapportent au logis. Seulement, les jours suivants ils ne font rien, boivent et mangent, et moi je soigne le ménage, car la mère reste avec eux.

— Yvonnette, à ce que vous m’apprenez, je vois que votre existence n’est pas très agréable. Et je comprends qu’à votre âge un tel genre de vie ne doit guère vous sourire. Mais, prenez courage. Un jour, je l’espère, vous serez heureuse de m’avoir rencontré. Et puisque vous me témoignez quelque confiance, je veux vous faire une proposition : Soyons amis. Quand nous aurons l’occasion de nous retrouver ainsi, seul à seule, nous parlerons de vous, de moi et des choses qui réjouiront ou attristeront notre cœur. Etes-vous d’accord ?

— Oh ! oui, et avec reconnaissance ! Il y a longtemps que je souhaitais de n’être plus si abandonnée ! Mon frère n’est pas comme vous. Des fois, il me fait peur, lorsqu’il fixe ses yeux sur moi et qu’il croit que je ne le remarque pas.

Mais, il faut que je rentre. Je suis contente, maintenant. J’ai un grand ami, je penserai à