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Page:César - Au moulin de la mort, 1892.djvu/111

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dat, en entrant dans la chambre, un sac sur les épaules. Eh bien ! toi, le fils, tu ne veux pas rester là. Ferme donc cette porte et débarrasse-toi de ton fardeau.

La femme, sans manifester aucun étonnement, avait repris sa place, au bout de la table. Une lampe à huile éclairait l’intérieur de la pièce.

— Ah ! ça, fit le maître du logis, tu n’as rien à nous servir, tu ne nous souhaites même pas la bienvenue. Et pourtant nous avons travaillé. Tiens, voilà le produit de notre journée.

Et, en disant cela, il retirait du fond du sac des vêtements d’abord, ensuite toutes sortes de victuailles, du pain et du lard, même deux poules et un coq. On eût dit un homme d’église, étalant le résultat de sa collecte. Le fils en faisait autant.

Puis, l’aubergiste ajouta :

— Est-ce que les contrebandiers sont venus ?

— Non ! Personne n’a été ici. Devaient-ils descendre aujourd’hui ?

— Oui, je les attends un peu. Une pareille nuit est excellente. Ils ne nous ont pas encore enrichis, malgré les promesses de leur chef. Sais-tu, vieille, que plus je regarde ce M. Mau-