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Page:César - Au moulin de la mort, 1892.djvu/12

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suivirent leur guide. Elles n’avaient plus qu’un passage difficile à effectuer et, après, elles seraient en sûreté, presque au bout de leur course nocturne. Cette pensée leur donnait du courage, et elles marchaient sans faiblir, avec l’âpre volonté d’arriver.

À la fin, Pierre s’arrêta, comme cherchant son chemin. Puis, tout à coup :

— C’est bien cela, dit-il, la barque est un peu plus bas. Venez !

En effet, quelque trente pas plus loin, une petite nacelle était amarrée à un anneau de fer scellé dans une grosse pierre. Il fallait être à côté pour la remarquer, tant la nuit était noire.

— Voyons, reprit le domestique, cette fois il s’agit de traverser le Doubs. Les eaux, heureusement, sont très basses ; c’est la raison qui m’a fait préférer cet endroit. On ne court aucun danger ; la rivière est tranquille et nous n’avons rien à craindre de ceux qui pourraient avoir intérêt à nous poursuivre. Entrez dans la barque, je vous donnerai M. Maurice.

M. Maurice, c’était l’enfant.

Les femmes et le petit installés, Pierre dé-