Aller au contenu

Page:César - Au moulin de la mort, 1892.djvu/143

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 137 —

au fond de l’horizon, le soleil brillait, éclairant son avenir. Le printemps souriait à son cœur, semant des fleurs et des parfums le long du chemin qu’il entrevoyait, pour lui et pour Yvonnette. Que de branches desséchées l’homme laisse sur son passage ! Mais il n’en continue pas moins sa route, ayant quand même, bien que roulant au fond des abîmes, la divine espérance qui entretient en son être la sève de vie et le fait triompher dans de nouvelles luttes : tel le vieux sapin de la forêt qui voit tomber ses rameaux inférieurs, mais qui porte invariablement sa tête orgueilleuse vers le Ciel…


Françoise, la fidèle servante, qui était presqu’une mère pour le fils de sa défunte maîtresse, venait de servir le souper. Maurice était rentré depuis quelques instants. Emile Brossard avait regagné le domicile paternel, du côté des Chaux-d’Abel,

Après avoir achevé son repas, le jeune chef de contrebandiers appela Françoise. La bonne vieille, de son pas menu, rentra dans la chambre.

— Qu’est-ce que tu me veux, monsieur Maurice ?