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Page:César - Au moulin de la mort, 1892.djvu/222

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— Tu dois m’aimer.

— J’aime Maurice.

— Que le… Oui, ton Maurice ! Ah ! c’est vrai, je n’ai pas achevé mes révélations. Ce Maurice, tu ne le reverras plus, non jamais. Il est perdu pour toi. Aussi, et on ne me résistera pas, il faudra bien que tu m’aimes et que tu sois à moi.

— Voilà de nouveau que je ne te comprends pas. Tu me dis que je ne reverrai plus Maurice. Pourquoi ? N’était-il pas là cette nuit, ? N’est-il pas, à cette heure, de l’autre côté du Doubs, en France ? Et ne reviendra-t-il pas demain soir ou après-demain ?

— Oui, tu as raison, il était là cette nuit et maintenant il est en France. Mais je doute qu’il revienne jamais ici.

— Explique-toi. Ne vois-tu pas que je souffre de tes méchantes paroles ? On dirait que toi, au contraire, tu es tout joyeux.

— Certainement je suis content. Si seulement il n’avait jamais, mis les pieds sur le Doubs ! Tu ne le connaîtrais point, tu m’aimerais et nous pourrions nous marier.

Elle eut comme une révolte, mais garda le silence.

Ali Gaudat reprit :