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Page:César - Au moulin de la mort, 1892.djvu/243

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téresseraient rudement. Mais je te hais trop. Pourvu seulement que j’aie encore l’occasion de me venger, et je serai content.

— Tu ne l’auras plus, console-toi ! Ton sort est déjà réglé.

— Et que veux-tu faire de moi ?

— Ne te presse pas trop de le demander, tu le sauras toujours assez tôt. Prête l’oreille : le Doubs te réclame.

Un frisson passa sur le corps d’Ali Gaudat, qui se tut.

— C’est donc ton dernier mot ? continua Maurice, en s’adressant de nouveau à l’aubergiste. Tu as peur de la vérité. Soit ! Mes amis, voyez un peu dans cette chambre et amenez-moi la femme.

Mais les contrebandiers n’eurent pas besoin de se déranger. Une porte venait de s’ouvrir : sur le seuil, la vieille Catherine parut, ayant l’air d’une sorcière sous son accoutrement de nuit. Des mèches de cheveux grisonnants recouvraient à demi son visage. À la vue de tous ces hommes, de son mari et de son fils, les mains attachées derrière le dos, ainsi que des malfaiteurs, une épouvante la saisit. Elle se mit à trembler de tous ses membres, ses yeux devinrent hagards, eurent