Aller au contenu

Page:César - Au moulin de la mort, 1892.djvu/78

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 72 —

bruit perpétuel du Doubs, qui roulait ses vagues à une cinquantaine de pas. La voix disait :

— Bonjour, monsieur. Vous venez chez : nous ?

Maurice eut le sursaut d’un homme qui se réveille brusquement. Ayant passé rapidement la main sur son front, il balbutia :

— Excusez-moi, mad…

Il ne savait comment l’appeler.

Elle le remarqua.

— Je me nomme Yvonnette.

Le jeune homme avait déjà repris possession de lui-même. Il dit enfin :

— Pardonnez-moi de n’avoir pas répondu à votre aimable salut. Pouvais-je m’attendre à rencontrer ici, dans cette vallée sauvage, une si belle créature de Dieu ?

Yvonnette rougit.

Les paroles de Maurice lui étaient allées droit au cœur. À son tour, elle observa plus attentivement l’inconnu, mais comme à la dérobée, et tout en faisant, avec un certain, goût, un bouquet des fleurs qu’elle venait de ramasser. Cet examen parut ne pas trop lui déplaire.

— C’est donc alors la première fois que