Aller au contenu

Page:César - Le forgeron de Thalheim, 1885.djvu/108

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
108
le forgeron de thalheim

tion profonde, vinrent leur révéler le mystère de leur cœur :

— Suzanne !

— Robert !

Se penchant un peu sur l’épaule de celle qu’il adorait, Robert, de sa voix la plus douce, laissa tomber ces mots dans l’àme attentive de Suzanne :

— Je t’aime, Suzanne !

Elle répondit fermement :

— Robert, je t’aime !

— Pour la vie ! fit le jeune homme.

— Pour la vie ! redit un suave écho.

Joseph Teppen rentrait. Il ne remarqua rien d’anormal dans la contenance des deux jeunes gens, et, cependant, à les voir ainsi, l’un près de l’autre, jeunes et beaux tous deux, une pensée rapide comme l’éclair traversa son cerveau légèrement surexcité par des libations assez copieuses, car le tuilier, à ses heures, faisait honneur au jus de la treille. Cette pensée lui fut désagréable, extrêmement, et à l’instant il regretta son acte de reconnaissance, sa condescendance à l’égard de la famille Feller. Il murmura entre ses dents, trop bas pour être compris des deux