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Page:César - Le forgeron de Thalheim, 1885.djvu/137

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le forgeron de thalheim

nous avez rendu. Quant au forestier, qu’il vienne ou non, je ne m’en occupe pas.

— Mais lui s’occupe de vous ?

— Jusqu’à présent pas beaucoup ; je ne lui en fournis pas l’occasion.

— Permettez-moi de vous demander un conseil.

Dois-je envoyer ma mère auprès de votre père pour le prier de donner son consentement à notre union ?

À cette question péremptoire, Suzanne entrevit comme un doux avenir ; ses mains, légèrement tremblantes, s’embarrassèrent dans un drap de fine toile. Mais, en jeune fille simple et sincère qu’elle était, elle répondit :

— Oui, nous saurons à quoi nous en tenir.

— C’est aussi mon avis.

— Ma mère sera pour nous, j’en suis sûre. Elle m’aime et ne voudrait pas mon malheur.

— Combien je bénis le ciel d’avoir rencontré un cœur comme celui de ma Suzel ! Oui, je serai fort, fort pour nous deux ! À la vie et à la mort !

— À la vie et à la mort !

— Au revoir donc, Suzel !