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Page:César - Le forgeron de Thalheim, 1885.djvu/146

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le forgeron de thalheim

que Robert Feller. J’en conviens et c’est justement ce qui m’a retenue jusqu’ici. Cependant, mon fils n’est pas sans avoir. La maison est franche de. dettes, ainsi que la forge, le jardin et le verger, qui nourrit sa vache, bon an mal an. Cela vaut toujours de huit à dix mille francs, presque une fortune quand on sait se contenter du nécessaire. Nous y avons été heureux, mon mari et moi. Robert et Suzanne le seront aussi, de même que leurs enfants, s’il plaît à Dieu qu’ils en aient.

Je vous demande donc, pour mon fils Robert, la main de votre fille Suzanne.

Un nouveau silence suivit ces paroles, frappées au coin du bon sens et de la tendresse maternelle.

La femme du tuilier intervint :

— Joseph, tu sais que jamais je ne me mêle de tes affaires ; ce n’est pas mon habitude. Mais, ici, il y va du bonheur, de l’avenir de notre enfant. Suzanne aime Robert ; c’est un jeune homme sérieux. Il n’est pas pauvre, tant s’en faut ! Je verrais avec plaisir cette union. Voilà pourquoi j’unis ma voix à celle de mon amie Käthel : Donne ton consentement à ce mariage.

Joseph Teppen était un de ces hommes qui