Aller au contenu

Page:César - Le forgeron de Thalheim, 1885.djvu/158

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
158
le forgeron de thalheim

— Vous vous trompez, M. Stramm ! Mon aveu, que je n’étais pas tenue de vous faire, le prouve surabondamment. Au reste, que je ne fusse pas, à mes yeux, la promise de Robert, je ne pourrais — pardonnez-moi ma sincérité, vous m’y obligez, — je ne pourrais jamais devenir votre femme.

Elle était légèrement pâle en prononçant ces mots d’un ton ferme.

— Et la raison ?

— Vous ne la comprenez pas ? Je suis Française, et vous, vous êtes Allemand.

— Enfantillage !

— Pas pour moi !

Est-ce tout ce que vous aviez à me dire ? Adieu !

Et elle s’éclipsa, furtivement, sans beaucoup de pitié pour le forestier, qui paraissait assez embarrassé de son aimable personne.

Deux minutes après, Joseph Teppen le rejoignait. Otto Stramm lui fit part de la réponse de sa fille. Le tuilier se fâcha, jura de briser l’opiniâtre volonté de son enfant, et l’employé, jugeant qu’il était prudent de laisser agir le père, sortit de la maison avec l’amère consolation que si son bonheur se réalisait jamais, ce ne serait pas sans de vives