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Page:César - Le forgeron de Thalheim, 1885.djvu/174

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le forgeron de thalheim

combattre l’influence pernicieuse, que peuvent exercer les entours sur l’esprit d’une jeune fille et sur son cœur, si courageuse qu’elle soit ; il supposait, et sans doute avec assez de vraisemblance, que le père Teppen allait mettre tout en œuvre pour préparer et hâter le mariage de Suzanne avec l’employé Otto Stramm : Robert considérait ce dernier comme étant le gendre agréable au tuilier. Que le forestier fût bien reçu par l’industriel, cela ne faisait plus l’ombre d’un doute, puisque la veuve Feller avait été témoin de l’arrivée d’Otto Stramm chez les Teppen ; que ses fréquentes visites eussent pour but la conquête de sa chère Suzanne, le forgeron en était convaincu, rien qu’à la haine qu’involontairement il nourrissait contre son rival. Mais voilà, le péril n’était pas encore inévitable : Suzanne l’aimait, elle avait osé l’avouer à son père et à sa mère, la brave enfant, et Robert, malgré ses vagues appréhensions, estimait cependant assez la fiancée de son cœur, la jeune fille qu’il s’était choisie, pour la croire capable de soutenir la lutte et de remporter la victoire.

Otto Stramm avait pour lui le père, dont l’influence était grande, sans doute ; mais Ro-