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Page:César - Le forgeron de Thalheim, 1885.djvu/183

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le forgeron de thalheim

franchi le seuil de cette chambre. Ah ! il vous sied, à vous autres, après nous avoir traités comme un vil butin, de venir encore nous dérober le bien le plus précieux : l’honneur. Jean Schweizerl, je le crains, voudra se venger de l’affront que vous lui avez fait. Vous êtes averti.

— Sortez d’ici ! cria Otto Stramm, la face rouge, les yeux pleins d’éclairs. Ensuite il ajouta :

Ah ! vous croyez que vos menaces m’épouvantent ? Vous ne me connaissez pas, alors ! Ce soir, entendez-vous, ce soir, je vais chez Teppen. Suzanne sera à moi. Le père me l’a promise et cette belle fille n’a pas dit non. Tu prendras Georgette, beau chevalier !

— Menteur et lâche ! s’écria Robert, qui se sauva, de peur de commettre un crime.

Et il s’élança dans la rue, non sans trahir, par son allure extraordinaire, la violente agitation qui le dominait. Devant la maison, il se heurta presque contre des personnes qu’il ne vit pas, car il passa sans les saluer. Aussitôt les commentaires sur cette visite d’aller leur train : les plus intelligents soupçonnèrent une querelle d’amoureux ; quelques-uns