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Page:César - Le forgeron de Thalheim, 1885.djvu/203

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le forgeron de thalheim

vue. Que s’était-il passé dans la maison du maire Victor Helbing ? Mystère !

Et les imaginations, naturellement, allaient leur train, sans se lasser, fouillant la vie de Robert, discutant ses actes, son amour pour Suzanne Teppen, une des raisons du meurtre, la principale à coup sûr. On était sur la voie ; on n’avait qu’à continuer : et l’un renchérissait sur l’autre, celui-ci sur un troisième, et ainsi de suite, de telle sorte que, au moment où le magistrat parut sur la place, devant la maison d’école, le maire, questionné sur l’opinion de la foule, répondit simplement :

— Tout le monde accuse Robert Féller, mais j’ai peine à le croire.

L’enquête commençait. On se rendit sur le lieu du crime pour procéder à la levée du cadavre. Nous avons vu la justice à la forge de Robert, et, si vous le voulez bien, nous entrons dans la, salle d’école où nous la retrouvons, en présence du corps d’Otto Stramm, dont un médecin légiste vient de faire l’autopsie.

Il était là, étendu sur une table, froid pour toujours. Il n’aurait pas Suzanne, jamais. Cette pensée, involontairement, traversa le