Au bruit que fit la porte, lorsque Jean Schweizerl entra, Käthel se retourna, les yeux en pleurs. Comme un éclair de joie illumina ses traits à la vue du vieil ami de la famille.
— Ah ! c’est vous, mon pauvre Jean ! Je vous attendais presque. Ah ! quel malheur, n’est-ce pas ?
— Un malheur ! Et qu’y a-t-il ?
— Vous ne savez pas ?
— Non. Je viens de la forêt et je n’ai rencontré personne.
— Otto Stramm, le forestier, a été assassiné !
Une lueur brilla dans les prunelles sombres du bûcheron.
— Assassiné ? fit-il d’un ton froid. Et vous appelez cela un malheur !
— Mais, mon fils Robert est accusé du crime.
Jean faillit tomber à la renverse.
— Mais la justice se trompe ! s’écria-t-il.
— Que dites-vous ?
— Je veux dire que Robert n’a pas pu se rendre coupable d’une telle action.
— N’est-ce pas ? C’est ce que je ne cesse de me répéter, et cependant il y a quelque, chose dans la vie de mon fils qui m’échappe.