Aller au contenu

Page:César - Le forgeron de Thalheim, 1885.djvu/236

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

236
LE FORGERON DE THALHEIM

xiii


Robert Feller n’avait pas douté un seul instant que le meurtrier du forestier, de son ennemi, ne fût le père de Georgette. À la place de son vieil ami, il eût agi de même. Mais il éprouvait une trop affectueuse sympathie pour Jean Schweizerl, il avait trop bien senti et compris les raisons qui le poussaient à ce crime, pour mettre la justice, par ses accusations, sur les traces du vrai coupable. Lui, dénoncer Jean ? Jamais ! Mieux valait subir les conséquences de ce forfait !

Qu’espérait-il, Robert ? Quel but poursuivait-il par son silence ? Le lecteur sans doute l’a déjà deviné. Il voulait épargner au bûcheron la honte de la cour d’assises, et, surtout, la froide nécessité de voir la misère de son enfant sur les lèvres des étrangers. Lui, Robert, ne pouvait pas être condamné. Il nierait toujours. À la fin, la justice, reconnaîtrait qu’elle avait affaire à un innocent. Et il espérait qu’après un, deux, ou même trois mois de prison, — il retournerait à Thal-