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Page:César - Le forgeron de Thalheim, 1885.djvu/45

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le forgeron de thalheim

la vieille femme, le plus grand défaut d’un jeune homme était ce penchant à l’oisiveté, à la vie fainéante, si commun de nos jours, même dans les contrées où l’on devrait songer à l’avenir, en préparant une jeunesse virile et brave.

Malgré cette existence presque solitaire, Robert était mis au courant de la plupart des événements. Pour les faits qui se passaient hors du village, il avait son journal qu’il recevait tous les jours et qu’il lisait le soir, en attendant le souper ; pour ceux qui arrivaient à Thalheim, les pratiques étaient là qui le renseignaient au mieux, sans qu’il en manifestât même le désir. C’est ainsi qu’il apprit la mort tragique d’un compatriote qui, ayant opté pour la France et étant rentré au pays pour faire une visite à ses parents, avait été tué par un gendarme, drame qui produisait une profonde sensation dans la plaine ; de même il sut que le forestier Otto Stramm avait noué des relations avec le père Teppen, et on parlait de cela à tort et à travers, comme c’est l’habitude au village. Cette dernière nouvelle lui fut plus désagréable que les autres, avouons-le. Le sentiment qu’il éprou-