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Page:César - Le forgeron de Thalheim, 1885.djvu/48

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LE FORGERON DE THALHEIM

qué à sa gauche Suzanne Teppen, les joues doucement animées par l’air frais du matin et par la course de la tuilerie à l’église. Vit-elle Robert ? Une femme pourrait nous éclairer à ce sujet. Mais toujours est-il qu’au moment même où il laissa ses regards errer autour de lui, d’un air quasi indifférent, il lui sembla que deux yeux arrêtèrent les siens l’espace d’un instant. Puis, tout retomba à la solennité du lieu.

À la sortie de l’église, les deux rangs de garçons s’alignèrent sous les tilleuls et, tandis que les uns allumaient leur pipe traditionnelle, d’autres, les plus âgés, causaient affaires municipales et récoltes de l’année ; enfin, le reste, ceux de vingt à trente ans, examinaient, dévisageaient, l’un après l’autre, tous les minois des jeunes filles, adorablement embarrassées par cette inspection. Je vous fais grâce des sourires et des coups d’œil qui s’échangent en pareille circonstance.

Robert s’était retiré un peu à l’écart et s’entretenait avec Jean Schweizerl qui, séduit par la soleillée matinale, avait franchi bravement ses deux kilomètres pour assister au service religieux. Une fois n’est pas coutume. Quant à Otto Stramm, il était au