Aller au contenu

Page:César - Le forgeron de Thalheim, 1885.djvu/75

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
75
le forgeron de thalheim

pas ? Surtout parce que je vous dis que j’ai rencontré votre père.

Elle ne répondit pas.

Lui reprit :

— Que voulez-vous, charmante Georgette ? Il m’a été impossible de quitter ces environs sans vous avoir saluée d’un mot amical.

La bûcheronne, à ces compliments répétés, fut joliment embarrassée.

Que signifiaient ces paroles ?

Comme un éclair, une pensée envahit tout à coup son cerveau, pensée qui la fit tressaillir, pâlir et rougir presque en même temps. Pour elle, il venait ! Pour elle, ce détour ! Pour elle, ces doux sentiments qu’elle entendait ! Elle n’osait encore croire.

Il continua, voyant son silence, et comme se parlant à lui-même, il laissa filtrer dans cette âme candide un venin mortel dont elle ne soupçonnait guère l’influence énervante.

— Oui, il me serait agréable de passer ici toute une vie, à l’ombre de ces beaux arbres, près de cette source murmurante, et vous, vous, ma chère Georgette, toujours à mes côtés.