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Page:César - Le forgeron de Thalheim, 1885.djvu/89

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le forgeron de thalheim

savions quelque chose, cependant. Il ne faut pas trop s’y fier, à ces airs d’innocence. Ou bien seriez-vous peut-être flattés d’un gendre pareil ?

— Franchement parler, cette idée ne m’est pas venue ! D’ailleurs, j’entends qu’on laisse à Suzanne pleine liberté dans le choix, de son mari, si jamais elle en arrive là, et nous y arriverons. Je demande seulement que son futur soit un brave garçon ; pour moi, c’est la première condition. Toutefois, je crains que le père ne la contrarie si leurs goûts sont différents.

— Toi, c’est sûr, tu seras du côté de ta fille, et je t’approuve. Il n’est pas juste de sacrifier ses enfants aux préjugés ou à la richesse ; en un mot, leur bonheur avant tout. N’est-ce pas ainsi ?

— Parfaitement ! Nous étions pauvres, nous voilà assez à notre aise et notre existence, jusqu’ici, n’a pas été trop mauvaise. Nous n’aurions peut-être pas vécu si heureux avec une grande fortune.

— Une question encore ! Ce forestier, n’a-t-il point parlé de Robert ? Ils ont été sur le point de s’adresser de dures raisons, l’un de ces derniers dimanches.