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Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome III.djvu/107

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qui mord son amant et lui crie : « Ami, veux-tu mon cœur ? Veux-tu ma vie ? Veux-tu le sang de mes artères ? » Et qui lui donnerait ses dents, ses doigts, tous ses cheveux, pour lui prouver son amour ! Et qui, captive elle-même dans le labyrinthe de la Prostitution, défend contre le monstre l’enfant de sa tendresse !


Fier est aussi le cœur de l’homme qui se dresse seul contre l’iniquité sociale ! Et l’attend au coin des rues, sur la lisière des bois, à l’heure où la lune se mire dans le canon des carabines !

… Oh ! qu’il aimait, ce Christ qui sut comprendre, relever et chérir tous ces êtres courageux et déprimés !


Et qui les racheta les uns après les autres : pêcheurs de Génésareth, prostituées de Samarie, lépreux de Galilée, brigands des chemins, Lazares porteurs de bure, de blouses, de faix, de chaînes et de croix de supplice ; et vous, petits enfants, qui l’avez tant chéri !

… Oh ! qu’il aimait cet homme ! Et combien sont oubliés aujourd’hui les riches bienfaisants de son époque ! !


Il fut en butte à la contradiction, à l’espionnage, à la persécution et à l’opprobre. Il fut déclaré fou, méchant, archange des ténèbres ; il fut maudit dans son nom et maudit dans ses actes. Ses amis le trahirent.