Aller au contenu

Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome III.djvu/110

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

rait dire lequel est plus grand que les autres ? Frères ! saluons l’Avenir comme le semeur salue le soleil levant quand il promène ses baisers sur les plaines dorées. Toujours le bon grain détruit l’ivraie stérile. Les herbes folles sont voraces et se mangent par le pied.

Salut ! Jésus — Salut ! Barbès — Salut ! tous les Christs, tous les Hommes qui gémissent dans les prisons et les tortures.

Sois bénie, Révolution !


V


Quand le Découragement câlin se frotte contre moi, quand je le caresse et qu’il se vautre, et qu’il me tente, comme le chat, de son ron ron trompeur… pour me griffer ensuite et me mordre le sein !

Alors, ô Porte-Croix, vers ta figure rêveuse je lève mes yeux en pleurs ! Et je pense, et je dis :

Oh qui me donnera, Christ ! la magnétique pénétration de ton regard, la suavité de ta parole, l’inspiration de ta pensée, ta prescience et ton patient courage ? ! Qui me donnera ta sympathique douceur dans les rapports avec les hommes, ton inflexibilité dans la lutte, ta sublime résignation devant le dernier supplice ? Qui me donnera la mort qui s’acharna sur toi ? ! À qui me dirait : meurs pour racheter tes semblables du malheur