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Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome III.djvu/182

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bles ! Soyez fières, agaçantes, dédaigneuses, intraitables ! Repoussez les misérables hommages de l’intérêt, de la banalité ! Jetez des fleurs aux brises qui soupirent, des baisers à la source qui tremble, au cheval hennissant ! N’en donnez pas aux hommes ; ils sont trop sensuels pour les refuser, trop affairés pour les rendre ! Qu’ils tempêtent et souffrent, qu’ils supplient ou menacent, qu’ils rient ou qu’ils pleurent… tenez bon !

Dans le domaine de l’affection, de la perspicacité, de la délicatesse, la femme est la véritable maîtresse ici-bas. Les hommes le disent dans leur langage hypocrite : que les femmes le leur fassent prouver par des actes.

… Puisse frapper enfin la justice des femmes !


VIII


Chante, ô mon âme, le vivifiant soleil, le ciel bleu, l’air des monts, le lac d’Annecy et ses eaux d’émeraude, le Matin qui se frotte les yeux, les rêves des êtres qui ronflent encore, les vertes campagnes, la rosée qui scintille, les poissons frétillants, les oiseaux bavards et les fleurs parfumées. Chante, chante le réveil de la Nature, les Résurrections et l’Avenir drapé dans un voile de flammes. — Chante la glorification des victimes des hommes !


Les juges ne savent pas combien d’enthousias-