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Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome III.djvu/187

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Italienne ardente ; et ta passion que rien n’arrête, femme artiste de Paris !

Vous, jeunes filles, méditez sur son mariage, son procès, sa prison et sa mort. Et restez maîtresses des baisers de vos lèvres, des jours de votre vie. Cela n’appartient pas à vos parents ; ils ne peuvent connaître votre cœur, ils n’ont aucun droit sur ses passions, ils ne doivent jamais disposer de votre main. Ils ont quarante ans ; c’est l’âge de la prudence, de l’ambition, de la sagesse, du calcul, du sommeil et de la digestion : l’âge lourd du boa. Vous, vous avez seize ans ; vous êtes incomprises, mystérieuses ; vous aimez le demi jour, les rideaux roses, les promenades sur l’eau, les frais sentiers des bois, les longs serrements de mains, la rêverie qui mire ses yeux bleus dans les ruisseaux limpides, le regard aux rapides paroles, le silence et les soupirs ! Ah ! ne vous laissez pas conduire à l’époux par vos mères, car votre pudeur en rougirait pour elles ! — La noce en famille, c’est la bacchanale de Mylitta moins l’entrain, la magnificence et la volupté !


Vous, jeunes femmes qui portez de beaux enfants sur vos bras, vous qui sentez vos mamelles se gonfler et frémir sous la pression de leurs bouches, vous heureuses et fécondes, soyez sympathiques 386 et bonnes à toutes les infortunes. Une douce parole, une larme sur la tombe de celle qui mourut sans connaître les joies de la maternité tant désirée, tant admirée par elle. —